En février 2015, lors d'un stage de chant, intitulé « Les rythmes dans les musiques vocales sud-américaines », l'animateur, Eduardo Lopes* raconte l’anecdote suivante :

 

  Alors qu'il fait des recherches sur les cultures indigènes et se trouve dans un village d'Amérique Latine, il décide de marcher un peu et va s'asseoir près d'un fleuve bouillonnant d'où l'on ne distingue que des flots jaunâtres. Arrive un jeune garçon avec arc et flèches. Il s'arrête. Regarde le ciel, la forêt, la terre, décoche cinq flèches et ramène cinq poissons. Eduardo bondit, sidéré et s’approche du garçon. Il voudrait lui parler mais ne peut qu'utiliser des gestes, aucun des deux ne parlant la langue de l'autre. Il voudrait lui dire sa stupéfaction: comment a-t-il fait ça ? Comment est-ce possible ? Le garçon agite les bras : en haut, en bas, devant… !

 

  Ce n'est que le soir, autour du feu, qu'on lui explique l'importance d'observer le vent, les bêtes qui passent, de capter les informations venues de l'extérieur telle une parabole (une coupe) mais aussi l'importance d'être attentif à ce qu'on fait pour toucher juste, telle la flèche. À partir de ce moment, Eduardo décide d'adopter cette démarche au jeu musical… Mais ne peut-on pas l’adapter au jeu théâtral et à tous les rôles que nous jouons dans notre société ?

 

* www.eduardolopes.eu